Au-delà des progrès constatés à la fin du XX ème siècle dans la protection de l’enfance, ce début de XXI ème siècle est marqué par un retour sans précédent sur la valeur du témoignage d’un enfant victime de maltraitance.
Les enfants maltraités loin d’être protégés se trouvent maintenus dans des environnements violents et sacrifiés sur la scène des dysfonctionnements à l’œuvre : diabolisés, traités de menteurs, de fabulateurs, d’enfants manipulés ou manipulateurs, ils n’ont, aujourd’hui, plus l’écoute et l’attention de ceux censés les protéger.
Cette régression inédite peut-elle se comprendre au travers de la notion de perversion qui s'infiltre dans notre société pour décrédibiliser la parole des enfants et trouve appui dans l'existence de néo théories visant à nier tant le statut de victime de l'enfant que son statut de sujet…
Quelles sont ces idéologies simplistes et simplificatrices qui trouvent audience dans les institutions censées protéger les enfants et pourquoi? Quels référentiels pervertis agissent à notre insu dans ces situations de maltraitance? Quels sont les effets sur les professionnels des situations de maltraitance? Quelles sont les incidences sur leur pratique et leurs décisions des mécanismes de défense lorsqu’ils sont confrontés à des processus pervers ? Comment identifier les mouvements défensifs fréquents dans ces situations de maltraitance (dénis, contre transfert négatif avec rejet de l’enfant, identifications projectives, clivages, adhésion au discours conspirationnistes et paranoïaques...)?
L'objectif de cette base de données est de mieux comprendre les processus conduisant à de telles dérives pour aller plus loin que les simples constats de dysfonctionnements. Il s'agit d'aider les professionnels à comprendre les processus en jeu afin qu'ils puissent exercer réellement leur fonction dans le respect des enfants et de leur statut psychologique spécifique et dont la protection est un gage incontournable de civilisation.
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